Henri HELIE – Madagascar, 1 au 16 septembre 2018 Animation socio-éducative

France Télévisions a mis en place en septembre 2016 un partenariat avec l’association Planète Urgence. L’accord conclu permet à un salarié de s’engager dans un « Congé Solidaire® » et ainsi de participer à une mission citoyenne et sociale de solidarité internationale.

Je fais donc Paris-Antananarivo en direct. Après 11 heures de vol, je débarque donc dans la capitale malgache. Je suis au pays des baobabs, des zébus, des lémuriens et autres caméléons. Tout au long du parcours de nuit entre l’aéroport et l’hôtel, ce qui d’emblée me frappe est le nombre de personnes couchant dans les rues. Elles sont sous les ponts, enveloppées dans de simples sacs ou dans des couvertures. Selon les associations locales de défense des sans-abri, elles sont pas moins de 50 000, dans une ville dont la population est grossièrement celle de Paris.

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Le lendemain matin, je me lève avec le soleil et la chaleur … déjà. Après un rapide déjeuner, je monte dans un taxi direction Tsiroanomandidy, une grosse bourgade au nord-ouest de Tana à quelques 300 kilomètres.

Deux jeunes filles travaillant chez Vinci, Ihssane et Myriam, elles aussi Volontaires pour Planète Urgence, sont du voyage.

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Nous arrivons à destination 3 heures 30 plus tard avec dans les yeux plein d’images ou plutôt plein de couleurs :

  • Le Rouge Brique des maisons, des chemins, des champs et des montagnes de cette îlecontinent dont la poussière vous colle sans cesse au visage et aux vêtements dès le moindre coup de vent ;
  • Le Vert Sombre des bananiers et des palmiers qui offrent un peu d’ombre aux cultivateurs et aux éleveurs ; -Le Vert Fluo des rizières selon un joli dégradé des jeunes pousses aux plus anciennes ;
  • Le Jaune Paille de la savane séchée et comme brûlée par un soleil de plomb.

Rouge, Vert Sombre, Vert Fluo et Jaune Paille sont donc les 4 couleurs les plus visibles à Madagascar.

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Nous habitons chez la directrice de l’Alliance Française, Narindra Rabemanana, c’est elle qui nous accueille avec un immense sourire à l’image de tous les malgaches. Elle nous confie nos plannings pour les cours de français que nous allons donner à ses élèves. Nous commençons dès le lendemain lundi 8 heure.

Narindra Rabemanana, directrice de l'Alliance Franèaise, Madagascar

Ihssane et Myriam vont s’occuper des classes maternelles. Pour ma part, j’ai 3 groupes : des jeunes de 12 à 15 ans, des ados de 16 à 19 ans, enfin des adultes de 20 à 28 ans. On m’avait pourtant dit à Paris que j’aurais des gamins de 8/10 ans. J’avais préparé mes cours en fonction de leur âge. Donc quelle surprise ! Tout tombe à l’eau en une poignée de secondes. Je dois m’adapter au fur et à mesure mais qu’importe !

Ce qui m’étonne d’entrée, c’est l’attention de chacun des élèves à tout ce que je dis et fais. Certains découvrent pourtant le français alors que d’autres maîtrisent déjà la langue de Molière. Le grand plaisir, c’est de voir dans leurs yeux au fil des jours la joie et le bonheur qu’ils ont d’apprendre cette deuxième langue

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En vous passant les détails, je m’efforce de leur enseigner le français -surtout aux jeunes et aux ados- par une approche tout d’abord classique : Lectures (dites à haute voix) ; Dictées ; Poésies ; Fables ; ou encore Extraits de romans d’auteurs français contemporains.

Puis par le biais de jeux ludiques ou encore en leur faisant réaliser de petits reportages au cœur du marché local ou lors de la création de courtes pièces de théâtre. Et toutes et tous ont joué le jeu durant les 15 jours de cours avec -je le répète- un fol enthousiasme et comme d’habitude le sourire aux lèvres.

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Pour les adultes, qui -eux- débutaient littéralement, j’ai dû reprendre les bases mêmes du français : -Abécédaire,

-Recherche et explication de mots difficiles, -Phrases simples avec sujet / verbe / complément, sans oublier, -La conjugaison.

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Et tout cela de manière qu’en 15 jours ils puissent au moins se débrouiller. Le résultat fut encourageant sans doute parce qu’ils veulent plus que tout autre réussir dans un pays où 92% de la population -je dis bien 92- vit en dessous du seuil de pauvreté ! La langue française leur donne ainsi une deuxième chance pour trouver plus aisément du travail. Et ils le font toujours avec leur éternel sourire quoiqu’il arrive.

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En acceptant cette mission à quelque 8760 kilomètres de Paris à vol d’oiseau, je n’imaginais pas une seconde que j’en sortirai 15 jours plus tard ravi, séduit, comblé et charmé avec une seule envie, celle de prolonger mon séjour malgache. Le but qui m’avait été fixé par Planète Urgence : aider une association locale dans un cadre socio-éducatif, a bel et bien été atteint. Même au-delà car si j’estime que Myriam, Ihssane et moi-même avons apporté humblement- notre aide et nos connaissances aux élèves de l’Alliance Française de Tsiroa, ces mêmes élèves nous ont eux aussi apporté mille choses de la vie -ne fusse que leur sourire- en toutes circonstances. Un véritable cadeau. Et rien que pour cela, le vazaha (l’étranger) que je fus en terre malgache ne demande qu’une chose : Repartir pour Planète Urgence avec l’aide de France Télévisions !

Veloma (au revoir). Henri

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